« Brazil » de Terry Gilliam, 1985 (Copyright Embassy International Pictures et Universal Pictures).
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Dans ce monde mobile, hyper-connecté, les business analysts sont mieux placés que quiconque pour savoir qu’il vaut mieux gérer une organisation sur la base des métiers plutôt que sur des critères démographiques.
Les entreprises sont tellement concentrées sur la satisfaction des millennials qu'elles risquent d'aliéner d’autres groupes allant de la génération Z aux baby-boomers.
Il est vrai que la génération Y, qui comprend des travailleurs âgés de 22 à 37 ans, a été la première à pousser les dirigeants à repenser leurs modes d'organisation.
Les besoins de main-d'œuvre évoluent continuellement, et les entreprises doivent être assez agiles pour s'adapter à tou(te)s.
La marque des millennials
L’idée la plus largement admise voudrait que les millennials définissent à eux seuls les usages numériques. En introduisant naturellement leurs smartphones personnels, leurs applications mobiles préférées et d'autres outils grand public au travail, ils / elles ont considérablement participé à faire évoluer l'informatique d’entreprise.Ayant grandi avec internet, les millennials expriment souvent des opinions plus tranchées sur l’adoption de nouveaux outils collaboratifs en entreprise.
Ils n’hésitent pas à utiliser leurs réseaux sociaux favoris pour communiquer avec leurs collègues. Un sujet qui, soit dit en passant, n’a pas fini de mobiliser les responsables des sécurités informatiques.
La démographie en question
Le mythe du millennial “expert” a la peau dure car il marque un profond désir de voir l’image de la jeunesse restaurée dans nos entreprises. N’oublions pas que la génération précédente est la grande oubliée des trente dernières années de croissance dans les pays développés. Il est plus que jamais temps de mettre l’accent sur la cohésion sociale entre jeunes actifs et les personnes expérimentées au sein du même groupe.Quitte à contourner les règles de sécurité, certains employés préfèrent utiliser des solutions natives en cloud comme Slack, Workplace ou encore Whatsapp de Facebook, en plus de l'implémentation Office 365 validée par leur entreprise.
Le constat est simple, avec l’essor de la mobilité tout le monde s’attend à la même expérience de consommation en tout lieu.
Indépendamment des facteurs démographiques, c’est la nature du projet qui définit les outils de productivité d’un groupe de travail. Dans ce contexte, le phénomène “millennial” n’est pas si remarquable que ça. Si on lui en donne l’opportunité, un groupe de travail finira toujours par s’approprier les outils communs nécessaires pour être efficace.
Il faut rompre avec l’idée encore trop répandue que les gens du XXe siècle ne sont pas doués pour la technologie, c’est ridicule. Ils s’adaptent, apportent de nouvelles idées et du bon sens. Tout est une question de compétences et d’attitudes constructives, de mélange et de diversité au sein de l’organisation.
Les outils numériques adoptés aujourd'hui seront différents de ceux plébiscités par la génération émergente d'ici cinq ans.
Nous ne pouvons pas nous contenter de rendre les millennials heureux, sinon que dire de la prochaine génération…
Il faut évoluer sans perdre de vue les vrais enjeux.
Gaucherie numérique, nouvel analphabétisme?
Les baby-boomers seraient-ils attachés à défendre l’orthographe pendant que leurs petits enfants apprennent à diriger le monde en 144 caractères?En informatique, s’il existe un outil qui illustre la querelle des anciens et des modernes, c’est bien le mail. Beaucoup pensent que le courrier électronique à encore de beaux jours devant lui, d’autres disent que non.
En effet, de nombreux candidats de la génération Z (nés après 2000) qui entrent sur le marché du travail n’auront jamais eu à faire à autre chose que Snapchat et Facebook Messenger et ne voudront pas utiliser le mail pour collaborer (Personnellement, je ne connais aucune personne de moins de 22 ans autour de moi qui utilise le mail pour communiquer).
Cela pourrait annoncer un profond changement dans les modes de communication et de collaboration, et faciliter l'adoption d'outils comme Slack, Workplace dont les capacités de messagerie en temps réel reflètent celles auxquelles les jeunes générations sont habituées…
Selon une étude de Deloitte parue en 2017, sur 11 000 entreprises interrogées 73% déclarent ne pas développer leur capital social de pair avec le numérique.
“Le succès du numérique repose sur l’analogique, c’est-à-dire l’humain”. C’est une des raisons pour lesquelles Gartner avance le concept de «dextérité numérique», qui englobe le développement des modes de travail collaboratifs, mobiles reposant sur l’usage de médias, d’information et de technologies.
Selon Craig Roth, vice-président R&D chez Gartner, malgré l’arrivée de nouvelles générations, seul un tout petit nombre d’entreprises disposent réellement de la dextérité numérique nécessaire à supporter les nouveaux modes de travail dématérialisés et hyperconnectés.
Les entreprises ont tout à gagner à rendre leurs employés autonomes. La clé ? Établir un rapport d'équité entre les générations. Le numérique peut être un excellent moyen pour y parvenir.
Malgré l’arrivée de L’IA, plus de la moitié des entreprises n’ont pas de programme permettant de développer les compétences qui seront demain nécessaires à leurs employés. Les Ressources Humaines et les Comités de Direction doivent encore travailler à développer et à mettre en œuvre des solutions adaptées pour réduire des écarts de compétences croissants.
Comme quoi, la maturité des organisations relève plus que jamais d'une vision d'ensemble et non d'une question d'âge.
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